L'ITW coach de... Stéphane PAHU (Tarbes PF) : "L’individualisme a pris le pas sur le collectif"

Bonjour, comment, pourquoi et quand êtes-vous devenu entraîneur de football ?
Il manquait des éducateurs au Séméac Olympique, alors avec Stéphane Jaureguy, nous nous sommes proposés pour nous occuper de l’équipe cadets. Je me suis pris au jeu.

Pouvez-vous nous détailler votre parcours de coach ?
J'ai passé six saisons en tant qu’entraineur de jeunes au Séméac Olympique dont une saison avec les cadets (U17) et cinq saisons avec les juniors/espoirs (U19) qui montèrent jusqu’en Honneur ligue, une sacrée génération ! Puis j'ai vécu 17 saisons en tant qu’entraîneur des séniors : quatrorze ans au Séméac Olympique, deux ans au Marquisat et un an à Soues.

Qu'est ce qui vous plaît le plus dans ce rôle ?
C’est de faire avancer, progresser un groupe, de le rendre compétitif et performant tout en alliant de fortes valeurs, du plaisir et de la convivialité. Manager un groupe, avec tout ce qu’il y a autour, est quelque chose de prenant. Faire des rencontres sur le plan humain, connaître, tisser des liens d’amitié avec des personnes que je n’aurais peut être pas côtoyées sans le football.

Qu'est ce qui vous plaît le moins ?
Les mentalités d’aujourd’hui ont beaucoup évolué et ne sont plus du tout les mêmes qu’auparavant. Cela se traduit parfois par un manque d’envie, d’implication, de reconnaissance, de gratitude. Les gens ont tendance à beaucoup parler mais malheureusement leurs actes ne reflètent pas toujours ce qui avait été dit et convenu. Il ne faut pas oublier les engagements pris, les orientations choisies, la parole donnée et il est important de ne pas s’éloigner, dévier de sa ligne de conduite.

Que pensez-vous de la refonte des diplômes d'entraîneur en vigueur depuis quelques saisons (module, certification, BMF...) ?
C’est une bonne chose mais il faudrait pouvoir ouvrir plus de possibilités de passer des diplômes à tous ceux qui s’investissent dans l’éducation du football du plus bas au plus haut niveau, surtout former les plus jeunes qui seront les joueurs de demain.

Les entraîneurs restent de moins en moins longtemps à la tête de leur équipe au niveau amateur. Avez-vous une explication à ce phénomène ?
Aujourd’hui, nous sommes confrontés à la forte demande de résultats qui dépendent de beaucoup de choses. Les dirigeants ou coachs ont toujours besoin de changements. Certaines professions ou situations familiales ne permettent pas ou plus à certains de continuer à coacher. Il peut exister un manque de concertation et de communication entre les parties. Je pense toutefois qu’aujourd’hui le contexte général fait que beaucoup de personnes ne veulent plus s’investir pour certaines causes. L’individualisme a pris le pas sur le collectif.

Zidane, Guardiola, Maradona, Papin... ils sont tous passés coach après une fabuleuse carrière de joueur. Pour vous, un entraîneur doit-il avoir été absolument un bon joueur ?
Non, ce n’est une pas une vérité absolue car des entraîneurs qui n’ont pas été joueurs sont de très bons éducateurs. A contrario, les joueurs ayant fait une belle carrière peuvent amener leur expérience, leur vécu à un groupe et ça c’est essentiel.

Quel est votre meilleur souvenir d'entraîneur ?
Les trois montées en DHR (2001-2010-2015) et le septième tour de coupe de France contre le TPF en 2014.

Le plus mauvais ?
Il y en a quelques-uns mais le désordre créé par les cinq membres du comité directeur du Séméac Olympique en juin 2015, alors que le club surfait sur une belle dynamique et pouvait envisager un bel avenir, avec le parcours en coupe de France et la montée en DHR de son équipe fanion, restera gravé.

Comment se passe votre début de saison ?
Après une bonne préparation, avec des joueurs assidus et volontaires, nous sommes entrés dans le vif du sujet, la compétition. Une équipe réserve est souvent dépendante de son équipe première, mais il y a une bonne collaboration avec Pavle Vostanic et Kader Zahi qui sont très attentifs à cette équipe réserve. Le nombre de joueurs fréquentant les trois séances d’entraînement hebdomadaire est conséquent. Ces différents éléments sont des motifs de satisfaction, qui nous permettent d’obtenir de bons résultants en ce début de saison et de nous situer dans la première partie du tableau.

Quel est votre tactique préférée ?
La production du jeu où tout le monde participe activement avec de fortes valeurs mentales, la volonté de construire du jeu à base de passes courtes, d’échanges rapides et beaucoup de mobilité. Quel que soit le système tactique choisi, les joueurs doivent pouvoir s’y adapter.

Quel est votre modèle en tant que coach ?
Diego Simeone pour sa grinta, sa ferveur, son âme de compétiteurs, j’adore. Didier Deschamps pour son charisme, son palmarès et surtout la Ligue des Champions 1993 avec l’Olympique de Marseille. De toute façon, je reste convaincu que sans travail, sans persévérance, nous n’avons rien. Il est essentiel de toujours se rappeler d’où nous venons.

A vous le dernier mot ?
Bon courage à tous les éducateurs, bonne saison à tous les amateurs et passionnés du foot. Merci au site Football65.fr de relayer les informations du football de notre département.

propos recueillis par Puk

Stéphane PAHU
Né le 8 février 1971 à Tarbes
Diplôme d'entraîneur : BEF
Parcours
Joueur : Aureilhan, Séméac, USC Tarbes, Séméac
Entraîneur : Séméac, Marquisat, Séméac, Soues, Tarbes PF, DHR (depuis 2016)
profession : agent administratif